Inside Gnaoua
Première fois au Festival Gnaoua d'Essaouira ? Suivez le guide!
A Essaouira depuis peu, je suis une novice du festival Gnaoua dont tout le monde me parle depuis mon arrivée au Maroc. J’attends le mois de mai patiemment, rédigeant régulièrement des articles pour Vivre Essaouira sur le programme du festival et sur les activités qui l’entourent : promo gnaoua dans cet hôtel de charme, menu « festival » pour ce restaurant de la médina…
J’ai vu des photos, des vidéos des spectacles des années précédentes, tous les locaux m’en parlent : il y aura du monde !
Et du monde, il y en a eu pour la bonne cause !
La parade d’ouverture commence à 17h le jeudi ; on est tous au travail mais on a tous envie d’y aller. Chacun s’éclipse discrètement du bureau pour aller se placer à Bab Doukkala et apprécier le défilé des Maâlems. Bien que trop petite pour vraiment profiter de la farandole de musiciens, je sens le groove monter en moi et me dis que ce soir, ca va être génial.
1er soir : une foule tranquille se presse place Moulay Hassan. Les groupes se succèdent. L’ambiance est bon enfant : les gens dansent, on a la place, la fumée de cigarette ne dérange pas, les connaisseurs fredonnent les paroles des chants religieux. Comme les autres, j’écoute et essaye de chanter ce que je crois comprendre en arabe… Le jeune Marocain à droite me regarde comme si je chantais en chinois. J’arrête illico et me remet à danser. Chacun son domaine ; lui, il danse comme un pied !
Il est amusant de voir comment, pendant la journée, Essaouira reprend son rythme quotidien : la criée du port, les kitesurfs à l’eau et les touristes chez les herboristes.
C’est le soir que tout devient vraiment incroyable. Le vendredi et le samedi, la place Moulay Hassan et la plage débordent de monde. Je suis émerveillée par la mixité sociale et générationnelle que génère le festival ! Devant moi, ce vieil homme porte la djellaba, derrière, un père porte sa fillette sur les épaules, un groupe d’ados marocains se déhanchent à ma droite, avec et sans le voile, et 3 français se prennent en photos à gauche.
Tous sont enivrés par ces éclairages ethniques qui accompagnent chaque artiste, le volume qui vacille face aux alizés et ces chorégraphies incroyables que nous réserve chaque groupe ! Le public rit systématiquement quand un danseur effectue ce fameux saut, dont seuls les Gnaoua ont le secret, pour décoller à environ 2 mètres du sol, les jambes à l’horizontale ! C’est tellement impressionnant que ca devrait devenir une discipline olympique.
Dans l’attente d’un concert, des jeunes se mettent à fredonner des chants traditionnels, entrainant avec eux, des dizaines d’autres voix marocaines de la foule. Ce concert imprévu viendra remplacer l’absence de Kenny Garrett pour la fusion avec le Maâlem Hassan Boussou.
Ils arrivent alors, les Ambassadeurs, mettant un terme à cette douce mélodie et rendant le public fou de joie ! De belles Africaines prennent place au devant de la scène pour les chœurs, vêtues de couleurs chatoyantes. Je n’ai jamais vu autant de gens danser en même temps.
Dimanche, on sent les souiris un peu fatigués. Ca profite tranquillement des plaisirs de la ville : une crêpe, une promenade, on essaye un bijou, on s’assoit sur la plage, quand, vers 17h, la foule se rassemble à Moulay Hassan pour le concert de fermeture : Karim Ziad et le Maâlem Mahmoud Guinea mettent le feu une dernière fois à la place.
Aujourd’hui, Essaouira retrouve son calme mais dans nos cœurs, je perçois encore des « Good Vibrations ». Elle démarre quand la 19ème édition ?
Fanny pour Vivre Essaouira, le 19 mai 2015
photos Fan Page Festival Gnaoua et Musiques du Monde