Bilan MB6 Street-Art
Le week-end du 18 au 20 mars 2016, Essaouira était en fête. 3 jours d'expositions artistiques, de rencontres, et de musiques autour de l'art contemporain et du street-art. Bilan d'un événement hors du commun ...
Focus Art : MB6 Street-Art à Essaouira, de la culture, de la culture, de la culture ...
La Biennale de Marrakech, on en entend parler depuis des semaines et ce n'est pas fini car elle continue jusqu'au 8 mai 2016, pour notre plus grand plaisir.
Cette 6e édition est exceptionnelle. Non seulement elle intègre des projets parallèles venant compléter les installations d'art contemporain exposées dans les plus beaux sites patrimoniaux de la ville de Marrakech, mais pour la première fois elle se régionalise et sort des remparts de la ville rouge pour rejoindre ceux de la ville blanche, Essaouira.
Les projets partenaires et le MB6 Street-Art étaient donc à l'honneur le week-end du 18 au 20 mars 2016 et nous nous sommes régalés du programme riche organisé par l'équipe. Une mise en avant d'artistes street-art dans les lieux culturels de la ville et un focus sur les artistes locaux et leur galeries. Quand la biennale débarque à Essaouira, toute la ville en profite !
Résumé de ce qu'il ne fallait absolument pas rater le week-end dernier :
→ Tournée des galeries :
Le vendredi après-midi, une vingtaine de personnes se sont retrouvées pour découvrir ensemble les galeries partenaires du projet MB6 Street-Art. Au programme : la galerie Empreinte nous a présenté les fresques de ses 3 artistes souiris, de souche ou d'adoption, Ahmed Adallouch, Marine Faure et Marta Simeon ; Monique de la galerie l'Arbre Bleu avait réservé un accueil VIP aux visiteurs pour mettre en avant Ghislaine Segal et ses œuvres féminines ; la galerie Damgaard nous a surpris avec une expo collective intitulée « Aller-Retour » présentant conjointement des artistes souiris et français. Enfin, l'hôtel Palazzo Desdemona nous a bluffé avec l'expo de Lawrence Quammu et ses clichés voyageurs.
Entendu pendant la tournée des galeries :
« La fresque de Marine Faure à la Galerie Empreinte a quelque chose d'envoûtant, une technique imparable et un univers créatif riche. Quel régal ! »
→ Vernissage à Dar Souiri :
Le vendredi soir, Dar Souiri, acteur incontournable de la culture à Essaouira, nous avait réservé une soirée festive et colorée. Après une conférence publique de M. Amine Kabbaj, président de la Biennale, qui nous a rappelé sa joie d'étendre la Biennale jusqu'à Essaouira et le succès de cette première édition, le centre culturel a lancé l'exposition de l'artiste souiri Zouzaf, un condensé graphique qui a laissé une forte impression sur ses visiteurs. Clou du spectacle : le vernissage de la fresque de Kalamour sur un mur de la terrasse, aux sons des musiciens gnaouis. Un travail immense en bleu et blanc qui laissera une trace pérenne dans l'enceinte de Dar Souiri.
Entendu pendant le vernissage :
« Kalamour a su capter toute la vivacité des couleurs d'Essaouira, ses traditions et sa modernité en place. Et quel esprit créatif : la perspective avec la mosquée en arrière-plan est magique ! »
→ Conférence à Dar Souiri « Essaouira ville de culture : Impacts sociaux-économiques »
Une rencontre-débat sur la place d'Essaouira comme ville culturelle. L'intervention d'Amine Kabbaj, Illaria Conti et André Azoulay ont élevé le débat à son paroxysme. Une conférence qui a mis en avant l'ambition d'Essaouira et de ses acteurs de se positionner comme berceau de la culture au Maroc.
Entendu pendant la conférence :
« M. Azoulay nous honore de sa présence et réaffirme sa volonté d'inscrire Essaouira dans le parcours de la prochaine biennale : chouette ! Quelle fierté d'appartenir à cette ville ! »
→ Projection et vernissage à l'Institut Français :
Le samedi après-midi, l'Institut Français d'Essaouira nous a démontré tout le dynamisme de sa programmation et son ambition d'offrir des événements culturels riches et variés à ses visiteurs.
Après un bilan sur le street-art à Marrakech et l'implication des artistes sur les murs de la ville rouge, place à Dag Insky ! Cette artiste street-art française nous a subjugué, non seulement par son travail phénoménal dans les quartiers difficiles de Casablanca – découvert grâce au film « Mi Casa Es Su Casa » - mais surtout par sa personnalité pétillante et forte. Une femme de caractère à l'esprit créatif joyeux, artiste engagée, qui nous livre une fresque graphique en noir, bleu et blanc sur un mur de la terrasse de l'Institut.
Son engagement ne s'est pas limité aux quartiers de Casa, mais rayonne à chaque passage de l'artiste. A Essaouira, c'est son workshop avec les élèves de la section arts appliqués du lycée Mohamed V qui a certainement porté ses fruits. En réponse à la fresque de l'artiste, les étudiants ont présenté un travail d'une grande finesse et élégance reprenant les codes couleurs de l'artiste contemporaine. Une ambition non dissimulée de l'Institut Français d'Essaouira d'intégrer les étudiants en art à ses expos culturelles pour leur offrir un espace de dialogue et de l'inspiration en continu.
Entendu à l'Institut Français :
« Dag Insky fait partie des artistes de son temps qui utilisent l'art comme un vecteur d'entente entre les cultures. Le véritable sens du street-art dans son essence la plus pure : investir l'espace public pour faire entendre les voix de ceux que l'on n'écoute pas toujours. »
→ Concert à Dar Souiri :
Le samedi soir, Dar Souiri nous a électrisé avec le concert de Mahmoud Chouki, dit « Mood ». Ce virtuose de la guitare nous a impressionné par sa technique parfaite et la symbiose qui existe avec son groupe. Des accords jazz, salsa et flamenco qui se mêlent aux rythmes marocains, une fusion musicale haute en couleurs, qui nous fait voyager le temps d'un concert.
Entendu pendant le concert :
« Déjà fini ?! Je serais bien restée plus longtemps, je me serais bien levée et dansé toute la nuit sur les accords de sa guitare et la rythmique parfaite des musiciens. »
→ Vernissage d'une expo photo à Tangaro :
Le dimanche matin, les courageux lève-tôt ont pu se régaler d'un brunch autour du vernissage de l'expo photo de 6 photographes du Monde Arabe. Un hommage à Leila Alaoui, photographe marocaine de renom, disparue il y a peu sous l'horreur du monde. Un moment plein de douceur et de beauté au sein du magnifique hôtel Tangaro de Diabat, face au golf d'Essaouira.
Entendu pendant le vernissage :
« La profondeur des photographies me laisse sans voix. A revoir absolument ! »
Vous l'aurez compris, le MB6 Street-Art et les Projets Partenaires de la Biennale à Essaouira, c'était un véritable week-end de célébration de l'art contemporain. Des expo qui continuent dans chaque place de la ville, l'occasion pour les retardataires de découvrir le dynamisme des artistes d'Essaouira et d'ailleurs.
Ce qui nous a le plus marqué : l'entente amicale des artistes entre eux. Dag Insky qui intervient sur la fresque de Kalamour - et inversement - la cohérence des artistes de la Galerie Empreinte, l'expo collective à la galerie Damgaard. Si vous ne l'aviez pas compris, la Biennale vous le rappelle : l'art est le seul pont solide pour relier les peuples.
Lisbeth, pour Vivre Essaouira, le 26 mars 2016