On est le 2 novembre 2015, et j'ai le blues de savoir que le meilleur weekend d'automne vient de se terminer ! En plus, il fait mauvais temps et froid. Retour sur ce formidable weekend musical d'Essaouira afin de faire durer le plaisir.

Focus de fin octobre : A Essaouira, on n'a pas vu passer la fête d'Halloween…

On l'attendait, peut être pas depuis la fin du festival Gnaoua, mais quand même depuis un certain temps, le festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira ! Le programme était tombé une semaine environ avant le début des festivités et nous avait promis une nouvelle édition riche en moments d'émotion !

A la première lecture du programme, je constatais que de nombreux spectacles auraient lieu à la salle omnisport d'Essaouira, là où les copains de la ville font du basket tous les mardis soir… Cela ne m'enchantait qu'à moitié. J'avais peur que l'acoustique ne soit pas très bonne. La bonne nouvelle, c'est qu'on attendait beaucoup de monde car la capacité de cette salle est très grande. Hors, plus on est de fous, plus on rit, c'est ce qu'on dit !

Dommage pour moi, le travail me retient à l’extérieur d'Essaouira et je manque le concert d'ouverture du jeudi soir. Je dis « dommage » car j'apprends par la suite qu'il était « grandiose » pour certains et « magnifique » pour d'autres et que l'acoustique y était top… On me parle de danseuses aux robes somptueuses, d'airs de flamenco endiablés et d'un public très attentif !

Mon premier concert, c'est le vendredi soir.

J'assiste à la prestation de dix musiciens sur scène en tenues traditionnelles (djellabas blanches, babouches colorées et tarbouch rouge bien fixé sur la tête même quand la musique prend aux tripes) aux instruments majoritairement à cordes. Il y a aussi un chouia de percussion. Deux chanteuses rejoignent cet orchestre afin d'interpréter ce qui me semblent être des classiques de la chanson arabe : à plusieurs reprises, les Marocains du public devancent les paroles des chanteuses, se réjouissent aux premières notes de musique et battent la mesure avec rythme et tempo ! Nous autres non-arabophones apprécions cette douce ambiance de partage et d'émotion. Ma voisine de rang ne cesse de prendre des photos : elle semble adorer le concert et moi aussi. 

Le samedi, je me rends à l'après midi musicale proposée à Dar Souiri en médina d'Essaouira. Ambiance intimiste et, par un temps pluvieux comme celui de ce weekend, cela réchauffe les coeurs ! Je suis éblouie par cet instrument de musique dont je n'ai jamais entendu parlé : le Cristal Baschet dont joue avec finesse et précaution l'une des musicienne de la scène. Ses doigts humidifiés glissent sur des tiges en cristal permettant des vibrations étonnantes. Le public est sous le charme : tout le monde semble hypnotisé par les notes de cet instrument quasi futuriste. Il paraît qu'ils ne sont qu'une dizaine dans le monde à en jouer.

Je garde de cette rencontre musicale des souvenirs ineffaçables ! C'est toujours un réel plaisir de pouvoir vivre Essaouira en période de festival : métissages culturels et religieux, rencontres magiques, émotion et partage… Vivement le Printemps Musical des Alizés ! 

La festivalière andalouse, pour Vivre Essaouira, le 2 novembre 2015